Ce dimanche matin, on devait aller terminer une voie commencée il y a plus de 3 ans avec Fabrice au verrou d'Esquit en vallée d'Aspe, mais pour la 2ième fois en 15 jours crashmeteo.fr était avec nous,puisqu'il pleuvait alors que ce n'était pas annoncé. Mais, depuis une semaine, on a à nouveau le droit de passer en Espagne, donc on franchit le tunnel pour la 1ere fois depuis 4 mois. De l'autre coté, pas de pluie mais le temps est couvert. on cherche rapidement un plan B. Ca nous semble trop incertain de rester collé au Pyrénées coté sud; on file donc vers Aguero où j'avais repéré une voie longtemps à l'ombre dans un canyon, souvent venté. Après une marche au soleil, on attaque les hostilités par une jolie fissure facile. Au bout d'une quinzaine de mètres, celle-ci devient de moins bonne qualité. On bascule sur la droite dans le beau caillou, ce qui nous permettra d'éviter en grande partie le surplomb final, mais nous fera grimper au soleil plus que je l'imaginais. La voie est sympa mais plus difficile que je pensais avec 2 sections qui piquent. un très bon plan B.
l'anecdote du jour est ma rencontre avec un scorpion. Dans une section difficile, j'ai sorti un caillou et j'allais mettre la main quand j'ai vu quelque chose qui bougeait; j'ai regardé de plus près : un scorpion. je ne savais même pas qu'il y en avait en Espagne. Ensuite, sur toute la fin de la voie, quand il fallait mettre la main dans un trou, j'étais du coup moyennement rassuré. Au retour, j'ai regardé sur internet : il s'agit du scorpion jaune, dont la piqûre peut éventuellement être mortelle. Ca m'a fait froid dans le dos...
Le topo
L1
L2, très belle
Sur la paroi d'en face, une belle boite aux lettres
Le scorpion jaune,à l'endroit où j'ai failli mettre la main
La sortie du 7b
Fin de voie
mardi 30 juin 2020
jeudi 25 juin 2020
Ansabère - grande aiguille -" D'antzaberri"
Ce mercredi, on a fini avec Renaud, la voie à la grande aiguille d'Ansabère qu'on avait commencé pendant le week end de l'ascension. On a eu un petit moment de frayeur en arrivant sur l'épaule, puisqu'on a découvert que l'orage était déjà sur le pic d'Aspe et qu'être en haut de la grande aiguille à ce moment là, c'est un peu comme être au sommet d'un paratonnerre. Heureusement, le ciel a été clément avec nous puisque l'orage s'est ensuite déplacé plus au nord, sur la table des 3 rois sans venir nous toucher (on a quand même pris la grêle et une forte pluie au retour, mais on était déjà sur le chemin)
Pour Renaud, c'était sa première vraie grande ouverture sur une grande paroi, et il s'est super bien débrouillé, même s'il m'a laissé terminé L4 et L5 (à 2 exceptions près quand même: dans la traversée de L5 où il a posé un spit pourri, peut être à cause d'une mèche foutue (il en a posé un juste à coté, mais plus dur à clipper) qu'on a pas réussi à enlever (désolé, Renaud, mais je n'arrive pas à assumer ce spit...:)) et sur le relais de L6, qu'il a planqué assez à gauche (mais c'est très facile, les répétiteurs chercheront) après une très belle longueur). Il s'est en plus cogné un portage tout seul du matériel jusqu'au pied du couloir la veille de la montée finale : bravo à toi, mec, et à refaire dès qu'on peut!!!
La voie est très jolie; elle fait le tour complet de la grande aiguille, un peu comme la directe de la Mitre à Vadiello. Elle débute par le couloir commun à toutes les voies (il est possible aussi de passer par le pierrier menant au couloir Garrote mais il est infâme et je déconseille cette option) et se termine dans la Ravier après l'épaule, comme l'ensemble des voies sortant à la grande aiguille. Je trouve le caillou vraiment très bon (pour Ansabère, bien sûr), sur la partie ouverte jusqu'à l'épaule. Tous ceux qui ont déjà grimpé à la grande aiguille savent que le rocher de la sortie commune à toutes les voies sur l'arête est bien plus délicat, malheureusement. Les 2 seuls passages en 7 sont sur spits et facilement artifables. Ils sont très courts : 3m pour la traversée de L5, mais assez peu agréables avec des pieds assez glissants malheureusement (le début et la fin de la longueur sont en 6b), et 7 à 8m au début de L7, très beaux ceux là, avec des petites verticales à tenir avec des pieds souvent en adhérence où il faut tenir la cadence et ne pas craquer (la fin de la longueur est en 6c). la voie est idéale pour les grosses chaleurs, puisque après L4, elle est intégralement à l'ombre jusqu'à l'épaule.
Renaud me demandait hier comment j'avais vu cette ligne, ce qui m'a amené à m'interroger sur comment tous les ouvreurs procèdent dans leur repérage. Déjà, je pars du principe que tout n'est pas ouvert, même dans des zones connues ou on pense que tout a été fait, sinon on ne cherche pas (j'ai regardé pour la grande aiguille et la dernière ouverture remonte en 1994). En ce qui concerne cette voie, je me rappelle parfaitement quand ça a commencé : en 2009, j'étais parti grimper le couloir Garrote en hiver et j'avais vu le dièdre fissuré juste à gauche en me disant "tiens, c'est pas ouvert", mais sans y attacher plus d'importance que ça. Une autre fois, bien plus tard, j'étais parti au pic de Petragème me balader en famille et, en descendant un peu plus bas, j'avais vu une ligne fissurée et la grande face vierge où on a finalement ouvert. Je ne suis pas passé à l'action de suite, comme souvent. En discutant avec Ivan Thomas l'automne dernier, il m'avait parlé du pilier nord, ouvert par Despiau et Barokas il y a bien longtemps, et il m'avait dit que Despiau lui avait indiqué que le rocher du pilier nord était globalement excellent. Cette discussion a servi de catalyseur pour moi. Mon projet d'ouverture se situait en effet juste à droite : il était donc probable que le caillou soit assez identique. Il restait juste à relier les bouts de ligne que j'avais vu par un repérage plus détaillé, ce qu'on a fait le premier jour de l'ouverture (on aura mis 3 jours à ouvrir au final).
Merci à toi Renaud, t'es une machine! J'espère qu'on aura plein d'autres occasions de grimper ensemble.:)
Le topo
Les aiguilles, toujours un enchantement
La face qu'on va ouvrir
L4 (et début de notre voie après le couloir commun avec toutes les voies de la grande aiguille)
Renaud dans la traversée de L5 (où il y a le spit pourri, avec un autre, juste à coté)
Fin de L7, dans la brume
En descendant le coup d'avant, on avait fixé nos rappels : Renaud découvre les joies de la remontée sur corde à la jumar avec un sac...:)
L8, après un début un peu péchu, on remonte une très belle rampe sur friends
On voit le caillou caractéristique en forme de tête de rat où on va arriver au niveau de l'épaule
Renaud, dans la dernière longueur avant l'épaule
La tête de rat, vu depuis l'épaule
Pour Renaud, c'était sa première vraie grande ouverture sur une grande paroi, et il s'est super bien débrouillé, même s'il m'a laissé terminé L4 et L5 (à 2 exceptions près quand même: dans la traversée de L5 où il a posé un spit pourri, peut être à cause d'une mèche foutue (il en a posé un juste à coté, mais plus dur à clipper) qu'on a pas réussi à enlever (désolé, Renaud, mais je n'arrive pas à assumer ce spit...:)) et sur le relais de L6, qu'il a planqué assez à gauche (mais c'est très facile, les répétiteurs chercheront) après une très belle longueur). Il s'est en plus cogné un portage tout seul du matériel jusqu'au pied du couloir la veille de la montée finale : bravo à toi, mec, et à refaire dès qu'on peut!!!
La voie est très jolie; elle fait le tour complet de la grande aiguille, un peu comme la directe de la Mitre à Vadiello. Elle débute par le couloir commun à toutes les voies (il est possible aussi de passer par le pierrier menant au couloir Garrote mais il est infâme et je déconseille cette option) et se termine dans la Ravier après l'épaule, comme l'ensemble des voies sortant à la grande aiguille. Je trouve le caillou vraiment très bon (pour Ansabère, bien sûr), sur la partie ouverte jusqu'à l'épaule. Tous ceux qui ont déjà grimpé à la grande aiguille savent que le rocher de la sortie commune à toutes les voies sur l'arête est bien plus délicat, malheureusement. Les 2 seuls passages en 7 sont sur spits et facilement artifables. Ils sont très courts : 3m pour la traversée de L5, mais assez peu agréables avec des pieds assez glissants malheureusement (le début et la fin de la longueur sont en 6b), et 7 à 8m au début de L7, très beaux ceux là, avec des petites verticales à tenir avec des pieds souvent en adhérence où il faut tenir la cadence et ne pas craquer (la fin de la longueur est en 6c). la voie est idéale pour les grosses chaleurs, puisque après L4, elle est intégralement à l'ombre jusqu'à l'épaule.
Renaud me demandait hier comment j'avais vu cette ligne, ce qui m'a amené à m'interroger sur comment tous les ouvreurs procèdent dans leur repérage. Déjà, je pars du principe que tout n'est pas ouvert, même dans des zones connues ou on pense que tout a été fait, sinon on ne cherche pas (j'ai regardé pour la grande aiguille et la dernière ouverture remonte en 1994). En ce qui concerne cette voie, je me rappelle parfaitement quand ça a commencé : en 2009, j'étais parti grimper le couloir Garrote en hiver et j'avais vu le dièdre fissuré juste à gauche en me disant "tiens, c'est pas ouvert", mais sans y attacher plus d'importance que ça. Une autre fois, bien plus tard, j'étais parti au pic de Petragème me balader en famille et, en descendant un peu plus bas, j'avais vu une ligne fissurée et la grande face vierge où on a finalement ouvert. Je ne suis pas passé à l'action de suite, comme souvent. En discutant avec Ivan Thomas l'automne dernier, il m'avait parlé du pilier nord, ouvert par Despiau et Barokas il y a bien longtemps, et il m'avait dit que Despiau lui avait indiqué que le rocher du pilier nord était globalement excellent. Cette discussion a servi de catalyseur pour moi. Mon projet d'ouverture se situait en effet juste à droite : il était donc probable que le caillou soit assez identique. Il restait juste à relier les bouts de ligne que j'avais vu par un repérage plus détaillé, ce qu'on a fait le premier jour de l'ouverture (on aura mis 3 jours à ouvrir au final).
Merci à toi Renaud, t'es une machine! J'espère qu'on aura plein d'autres occasions de grimper ensemble.:)
Le topo
Les aiguilles, toujours un enchantement
La face qu'on va ouvrir
L4 (et début de notre voie après le couloir commun avec toutes les voies de la grande aiguille)
Renaud dans la traversée de L5 (où il y a le spit pourri, avec un autre, juste à coté)
Fin de L7, dans la brume
En descendant le coup d'avant, on avait fixé nos rappels : Renaud découvre les joies de la remontée sur corde à la jumar avec un sac...:)
L8, après un début un peu péchu, on remonte une très belle rampe sur friends
On voit le caillou caractéristique en forme de tête de rat où on va arriver au niveau de l'épaule
Renaud, dans la dernière longueur avant l'épaule
La tête de rat, vu depuis l'épaule
lundi 1 juin 2020
Gourette - "Le retour de Gaston Lagaffe" et Larribet -"renforts estivaux"
Mercredi, je devais rentrer tôt à cause d'une petite fiesta. Je propose à Xavier d'aller ouvrir une voie très facile à Gourette, pas très loin de "la balade des pieds nickelés" au Coutchets. Je comptais rejoindre cette voie après le rappel, mais dans L4, sur une partie plate peu intéressante, j'ai vu un jolie dalle à droite qui rejoignait l'arête au niveau de la longueur avant le rappel des pieds nickelés, ce qui aura rallongé un peu la voie, tout en la rendant un peu plus intéressante, mais la rendant bien moins logique (on aurait presque pu l'appeler illogique). En tout cas, mission accomplie au niveau de l'horaire, j'étais le premier à l'apéro le soir...:).
Ce samedi, comme la distance des 100km est toujours en vigueur ce week end, on décide avec Fabien d'aller grimper au dessus du refuge de Larribet pour voir ce que donne le beau granite annoncé sur les topos. Aucun de nous deux n'avait jamais grimpé par là, on sait maintenant pourquoi : 3h d'approche à un rythme correct depuis le parking + de la voiture le matin; on attaquera finalement la voie à midi passé. La voie " renforts estivaux" déroulera heureusement rapidement. Gérard, un des ouvreurs, m'en avait dit le plus grand bien. Il avait raison, le granite, très beau et très sculpté, fait penser à Bavella en corse.
Le retour de Gaston Lagaffe
Le topo
L1
L2 (photo prise par Xavier)
L3, c'est bien plat
L4, à l'entrée de la dalle
Dernière longueur
Larribet - Renforts estivaux
Photos prises par Fabien
La face nord du Balaïtous, encore bien enneigée
Ce samedi, comme la distance des 100km est toujours en vigueur ce week end, on décide avec Fabien d'aller grimper au dessus du refuge de Larribet pour voir ce que donne le beau granite annoncé sur les topos. Aucun de nous deux n'avait jamais grimpé par là, on sait maintenant pourquoi : 3h d'approche à un rythme correct depuis le parking + de la voiture le matin; on attaquera finalement la voie à midi passé. La voie " renforts estivaux" déroulera heureusement rapidement. Gérard, un des ouvreurs, m'en avait dit le plus grand bien. Il avait raison, le granite, très beau et très sculpté, fait penser à Bavella en corse.
Le retour de Gaston Lagaffe
Le topo
L1
L2 (photo prise par Xavier)
L3, c'est bien plat
L4, à l'entrée de la dalle
Dernière longueur
Larribet - Renforts estivaux
Photos prises par Fabien
La face nord du Balaïtous, encore bien enneigée
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