lundi 15 avril 2019

Le plaisir d'ouvrir...

Je me demande souvent ce qui pousse tous les ouvreurs, dont je fais parti à mon modeste niveau, à passer de longues journées pour aller dénicher un itinéraire. Il faut parfois passer de très longues heures pour ouvrir seulement 3 ou 4 longueurs (parfois même moins...), prendre des risques à grimper entre des blocs posés que le second nettoiera et que la cordée qui répète n'imaginera même pas (s'imaginant que le caillou était nickel à l'ouverture ou reprochant de n'avoir pas enlevé une petite écaille oubliée), patienter de longs moments sur des relais parfois peu confortables lorsqu'on assure son compagnon, se couvrir de poussière en nettoyant des cailloux ou de la terre, couper des arbres (tout ce que je refuserais probablement de faire au travail si on me payait pour ça...), et en plus dépenser pas mal d'argent pour cela en trajet, en spits et divers matériels.

Je n'ai pas la réponse à cela, et il est probable qu'elle soit propre à chaque ouvreur. En ce qui me concerne, je crois qu'il s'agit surtout d'une soif d'aventure, qui me sort de mon quotidien sans avoir besoin de passer 3 mois en Himalaya. La satisfaction d'avoir trouvé un passage dans un mur d'apparence inexpugnable, se soumettre à la critique, parfois féroce sur internet si les répétiteurs (quand il y en a) n’apprécient pas la voie (il est vrai que, comme j'y mets tout mon cœur, j'ai toujours l'impression d'ouvrir une belle voie), ou tout simplement si un spit est mal placé (trop haut pour certains, trop bas pour d'autres...) : Tout cela fait partie de mon quotidien de grimpeur et je crois étonnamment qu'il est même nécessaire à mon équilibre personnel.

Cela fut encore une bien belle journée ce dimanche avec Jean Mi, où je suis descendu fourbu mais heureux (malgré la chute intempestive du perfo à la descente qui m'aura un peu gâché la journée), alors que nous avons passé celle-ci à ouvrir seulement 3 longueurs à Sin (même s'il a aussi fallu regrimper 2 grandes longueurs pour rejoindre le point où nous nous étions arrêtés la dernière fois).


Trouver une fissure vierge dans un mur bien raide, un des graal de tout ouvreur

Le choix de l'itinéraire, privilège de l'ouvreur

Trouver un mur de grès dans une paroi calcaire, une des surprises pour les premiers à passer

2 commentaires:


  1. tu est malade JP.
    Si trouves un remede, je'n ai besoin aussi

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  2. Oui, je crois bien qu'on souffre de la même maladie :)

    Je crois aussi que cette maladie est incurable, aucun remède connu...

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