jeudi 16 février 2012

Le buteur né!

Ce petit mot est dédié à tous les accrocs de la glace

La pratique de l’activité glaciaire dans les pyrénées implique une disponibilité sans égale dès lors que l’on sort des classiques de Gavarnie, de Bielsa ou encore d’Izas. Il faut être prêt à abandonner travail, famille ou encore enfants et assumer complètement son égoïsme dès lors qu’une vague de froid un peu importante se profile à l’horizon. Tout pratiquant un peu « mordu » est donc avant tout un grand malade et vit dans la frustration permanente à cause de l’attente avant le froid puis des regrets sans fin dès lors que l’on a raté le coche sur telle ou telle structure éphémère.

Toutes ces choses, je m’en suis accommodé et les personnes de mon entourage aussi (plus ou moins, bien sur, car il faut être capable de vivre avec quelqu’un à moitié perdu dans ses pensées qui ne vous parle presque plus lorsque le froid arrive).

Cependant, quand le froid est là, il convient aussi d’adopter la bonne stratégie et de faire les bons choix. Se rendre disponible ne suffit pas : il faut être au bon endroit au bon moment. C’est souvent par ce coté que je pêche, étant parfois trop gourmand ou trop optimiste, ou d’autres fois aussi trop peureux au pied d’une cigare jugé trop fin ou trop au soleil. Depuis une semaine, je multiplie les mauvais choix. Je suis parfois au mauvais endroit, ou parfois au bon mais sur la mauvaise cascade et je sais déjà que je garderai de cette fin de froid 2012 un arrière goût un peu amer et des regrets pour plusieurs années (jusqu’à la nouvelle vague au moins). Hier, je n’ai pas dérogé à la règle : après un renoncement sur l’objectif initial (je n’ai pas osé écrire « sur l’objet de mes désirs » mais le cœur y est) pour cause de route enneigée, nous avons remonté toute la vallée d’aspe jusqu’à l’Espagne à la recherche d’un hypothétique glaçon et nous avons finalement fini la journée en ski de randonnée sans arva (alors qu’une bonne couche de poudreuse est tombée depuis quelque temps : tant qu’on y est, autant multiplier les conneries ).

A cet instant, il me vient à l’esprit les paroles de François (glaciairiste passionné s’il en est) après la première répétition d’une éphémère cascade dans les alpes après qu’un copain l’ai contacté pour en connaître les conditions : « vas-y, ça va s’effondrer ! ». Une personne normale ou sensée ne serait jamais partie (Allez, je succombe à un jeu de mots facile : le jeu en vaut-il la chandelle ?). Le copain y est allé le lendemain. Le surlendemain, l’ensemble de la structure (plusieurs longueurs) s’écroulait. La passion de la glace, pour certains, c’est aussi ça. La raison n’y a pas toujours sa place. Je n’en suis encore pas là (l’âge aidant, j'espère que je ne le serai jamais) mais je suis pourtant en mesure de comprendre le raisonnement. C’est grave, docteur ?

7 commentaires:

  1. Comme le disait quelqu'un que l'on appréciait beaucoup (Bunny), lorsque nous rentions ensemble d'une cascade à Gavarnie "Eh...l'important, c'est de rentrer à la voiture" car il était parti bien plus tard que nous et arrivait avant nous à la voiture. Lorsque le froid arrive et que l'on ne fait pas ce l'on souhaite, je n'ai pas l'impression d'être frustré, et toi non plus quand je te vois devant une bière ! Heureusement que les buts existent et que nous sommes champion de la ligue à ce niveau, cela serait trop facile et personnellement je trouve un bon retour des choses que ce soit la Nature qui nous dicte ses volontés, à nous Montagnards, car dans d'autres domaines elle se fait bouffer par les technocrates et c'est souvent une catastrophe. Si on sait être patient, si on sait se régaler avec ce qu'elle nous offre, c'est déjà "top". Même si on est un peu excessif parfois, cela n'est pas grave docteur (car grave c'est autre chose comme se plait à dire un autre copain). Moi, j'adore les passionnés, leurs yeux brillent comme des étoiles et il donne à leur Vie, un sens. Certes, il ne faut pas oublier ce que l'on fait subir aux autres et tout particulièrement les proches, il faut savoir être attentif à leurs égards, mais il faut savoir être aussi un peu dans son Monde, le défendre et savoir partager.
    Dans ce domaine tu sais faire , rien qu'à lire tes chroniques, on comprends ton sérieux qui est dans l'humour délirant et qui nous fait rire (au moins à moi), tant pis pour ceux qui ne comprennent pas car à aucun moment c'est vexatoire, car avec toi , dans les paroles et les écrits "sérieux s'abstenir ! ". La Vie des villes est trop sérieuses et chiante, heureusement que l'on rigole...
    D'ailleurs le fait d'avoir, comme tant d'autres, un blog, c'est un outil de partage et te connaissant, surtout pas un lieu pour se mettre en valeur. La Montagne est pour nous et je pense pour beaucoup,, une belle Evasion, souvent de belles Aventures et un endroit de partage (et en ce qui nous concerne, au début de la journée, avec un bon petit café pour se réveiller).

    Alors Jean-Pierre, rentre toujours à la voiture et continue ...
    "La vieille 4 L"
    Robert

    PS fais gaffe, on devient sérieux !

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  2. Belle réponse. C'est toi qui a raison poulet.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  4. le vrai montagnard est l'homme qui tente de nouvelles ascensions.Qu'importe s'il rèussit ,ou s'il èchoue,il prend sa jouissance dans la fantaisie ou le jeu de la lutte. ALBERT FREDERICK MUMMERY

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    1. Très jolie citation que je vais essayer d'adopter.

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  5. Quitte à redire ce qui a été déjà mieux dit un peu plus haut...
    En effet l'important, c'est de prendre la bonne décision, celle qui fait qu'on rentre pour pouvoir en discuter, en parler (but ou pas) et y revenir... selon l'envie ou l'occaz.
    Bien souvent c'est cette petite lumière qui s'allume (des fois un peu trop tôt sans doute, et alors ?) des lors que le doute pointe son nez... Alors oui, certains jouent "la liste de course", en oubliant la liste de but nécessaire pour qu'elle puisse se faire...
    Et puis, ça a quand même une autre saveur une fois la haut, non ?
    A+

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  6. c'est vrai que l'essentiel, c'est quand même d'être en montagne.

    JP Rio

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