mercredi 31 août 2016

Dec de Lhurs - la Camou

Après de bonnes vacances en famille, il est temps de reprendre le chemin des falaises. Je ne trouve personne pour grimper ce mercredi et je me décide donc pour aller ouvrir seul une voie facile que j'avais repéré au Dec de Lhurs ce printemps (quoi de mieux pour se remettre dans le bain). Je suis en train de préparer mes affaires lorsque Louis appelle : il est finalement disponible et il est d'accord pour m'accompagner.

On est donc reparti ouvrir une deuxième voie sur cette antécime après la voie "anapia" qui a été parcourue plusieurs fois cet été. Cette deuxième voie s'avèrera aussi bien sympa avec souvent du très bon caillou (sauf un peu dans L3 qui demande d'être un tout petit peu plus vigilant) et des cotations finalement assez proches de sa voisine. Les relais comportent tous 1 spit à compléter avec un friend sauf R3 qui est sur un arbre. Il y a un seul spit de progression dans L5, pour indiquer le cheminement et éviter une zone herbeuse.

On a décidé de dédier cette voie à René, un mec adorable de la vallée, grimpeur à ses heures, mais surtout grand chasseur devant l'éternel. il avait profité d'un comptage d'isards en hélico (et oui, maintenant les comptages de gibier se font par hélicoptère...) pour faire une reconnaissance plus fine de la ligne par la voie des airs...

Les photos sont encore plus pourries que d'habitude, donc on voit rien du tout...

Le topo

L1

L2

La brume arrive déjà

L3, la longueur la moins jolie

Vue sur la suite

Louis arrive à la fin de L5

Vue sur le début de L6, la plus belle longueur

Pas de photos de la suite car on était dans le brouillard

jeudi 18 août 2016

la tour - sida vertical et la picarde - La tentation du schiste

Samedi, je m'incruste avec Damien et Louis. Ils proposent d'aller grimper sida vertical à la Tour. Ca tombe bien, je n'ai jamais grimpé cette pourtant grande classique (il est vrai qu'avant le rééquipement, il y avait moins de candidats). Le matin, Louis est malade. Je pars donc avec Damien avec qui je passerai une bien belle journée. La voie est super (et la compagnie encore plus). Attention tout de même, elle m'a semblé assez technique pour la cotation annoncée (je m'attendais à un peu plus facile). Un grand merci donc à Jean et Jean Michel pour le rééquipement qui a donné une nouvelle jeunesse à cette voie.

Dimanche, changement de décor : je pars avec Jean Mi terminer une ouverture commencée il y a bien longtemps. Je me rappelle être descendu de cette falaise, il y a quelques années en disant à Jean Michel qui l'avait repérée (et qui se demandait pourquoi il n'y avait pas de voie dans une telle face...) que je n'y remettrai jamais les pieds! c'est d'ailleurs l'unique fois (et ça le restera peut être) où j'ai refusé de partir en tête pour ouvrir une longueur. Depuis Jean Mi me reparlait régulièrement de cette falaise : au début, je croyais qu'il plaisantait mais son insistance commençait à me sembler suspecte au fil du temps. Et puis, au printemps dernier, il a enfin trouvé l'argument massue pour me convaincre d'y retourner. Il m'annonce qu'il ne réalisera plus aucune ouverture tant que cette voie ne sera pas terminée. Comme j'avais commencée à oublier le rocher parfois délicat et l'herbe raide, je me dis alors que le plus tôt serait le mieux (comme ça on ne m'en parlerait plus). Le D-day était donc ce dimanche et j'avoue avoir été surpris : il y a même quelques sections de la voie en très bon rocher. Que les amoureux du rocher de l'Oisans et de la chartreuse se rassurent : il reste encore de belles sections avec des vraies prises tiroirs qui restent dans les mains, ainsi que des bons rétablissements dans l'herbe. Comme tous les gouts sont dans la nature, on a enfin trouvé une voie pour les gens qui aiment ce genre de sensation (ma came à moi, c'est plutôt le beau caillou espagnol). Vous l'avez compris, malgré les cotations à priori gentilles, cette voie demande réellement un bonne expérience du terrain montagne et n'est pas à mettre entre toutes les mains, même si je dois avouer que je me suis parfois amusé à ouvrir certaines longueurs. Nul doute qu'elle connaitra une répétition dans 50 ans ou plus....


Face nord de la tour -sida

Le bas, assez technique

Damien en action

Le maître des lieux

La picarde

Le topo

L'accès vers le pic du midi de Bigorre

Grimper sous la benne et au pied du Gr10 : voilà l'endroit rêvé pour ceux qui veulent un moment de gloire...

Jean Mi regrimpe L1 et, sur mon insistance, rajoute un point d'entrée

L3, du caillou dans le plus pur style de l'Oisans ou de la chartreuse...

L4, un joli dièdre pour finir (mais bien de l'herbe en dessous)

L5 : malgré les apparences, la plus belle (la seule?) longueur de la voie

Fin de voie

Sur l'autre versant, c'est tout vert (par contre, on voit bien le Gr10 par où on est monté)

lundi 8 août 2016

Pena de sin - face nord - une ouverture pas terminée à cause d'une batterie déficiente

Ce week end, nous sommes partis ouvrir avec Emile une voie en face nord de la Pena de sin. Une belle aventure sur un mur qui, je crois, est un encore un peu plus haut que la désormais classique paroi sud (à l'endroit où on est qui est la zone la plus haute). Si grimper en face sud de la Pena de sin est souvent difficile, c'est encore bien plus technique en face nord. Le rocher est souvent assez lisse et les quelques prises présentes sont rondes. Une pose des pieds précise est nécessaire et on est vraiment obligé de prendre son temps pour grimper...Heureusement, la paroi est légèrement moins verticale qu'en face.

En ce qui concerne l'ouverture, on a mis des friends lorsqu'on a pu (mais ça s'y prête pas non plus trop souvent et on était heureux quand on tombait sur une fissure propre et pas bouchée) et je n'ai jamais réussi à me poser sur un crochet pour poser un spit lorsque j'en avais besoin (percer avec un vieux plat dans une main et le perfo dans l'autre est bien plus dur).

En tout cas, un grand bravo à Emile qui pousse l'éthique jusqu'à serrer les goujons qu'il vient de poser sans se vacher aux points (éthique que je n'ai pas eu). Je dois avouer qu'il m'a vraiment impressionné ce week end car je n'aurai pas été capable d'ouvrir la 5ième longueur, par exemple (longueur la plus obligatoire et aussi, je pense, la plus engagée même si les chutes potentielles sont toutes propres), aussi proprement qu'il l'a fait. Il a en plus tout enchainé sauf un court passage dans L7 (que je n'ai pas pu essayer parce qu'il faisait nuit). Heureusement, le sort a été clément avec moi puisque je suis souvent tombé sur les passages les plus faciles.

Un petit conseil à ce sujet, pour les éventuels futurs répétiteurs lorsqu'on aura terminé la voie : si vous vous sentez un peu juste, choisissez de grimper en tête les longueurs paires. C'est celles que j'ai ouvertes et les sections obligatoires sont souvent bien moins élevées que dans les longueurs impaires. Le caillou, quant à lui, est souvent très joli sauf dans L1 et le début de L7 où il est moussu, ce qui rend ces passages peu agréables. Sinon, on a souvent réussi à éviter l'herbe présente sur cette paroi, sauf sur les vires évidemment.

On a fait un très beau bivouac dans une belle grotte vers le haut (à R8) où on est arrivé très tard (on a du ouvrir une longueur et demi de nuit), même si on était pas si rassuré que ça parce qu'il y avait 2 gros vautours fauves qui dormaient pas du tout loin de nous (je pense qu'ils étaient encore moins rassurés que nous et se sont envolés en fait assez vite après le lever du soleil).

On a pas pu terminer la voie alors qu'on en avait le temps matériel (ce qui nous fait encore plus râler...) parce qu'une des batteries de mon perfo nous a lâché très vite. Il faudra revenir...


Ce qu'on a fait

L1, départ un peu sale

L2, de jolies dalles même si la photo ne rend pas

L3, très jolie

L5, la longueur la plus obligatoire. Emile, toujours en libre

L6, un très joli mur peu prisu, puis ça devient plus herbeux juste avant le relais. Emile enchaine alors que je me suis allègrement vaché aux points...

La nuit nous rattrape dans L7. Ci- dessous une photo de la belle traversée de L8 dans un beau mur orangé, que j'ai ouverte à la frontale (photo prise le lendemain depuis R8)

1h00 du matin, ça y est on est les 2 dans la grotte ( si vous regardez bien, vous pouvez voir dans un des sacs de hissage une stat qu'on a hissé pour rien...)

La belle vue sur la pena de sin le matin depuis la grotte; une vue qui se mérite...

Dernière longueur le lendemain, avant que la batterie du perfo ne nous arrête

La vue depuis R9 : on a pris de l'altitude depuis hier

lundi 1 août 2016

Pic Riguelo - voie " c'est majeur"

Autant le dire de suite, la voie est assez jolie mais, non, ce n'est pas une voie majeure, car il y a un peu de rocher délité dans L3 facile et dans les 5 derniers mètres de L5.

Reprenons par le commencement : j'avais réussi à motiver Fabien pour aller ouvrir une voie facile ce samedi. Son frère n'est finalement pas disponible et Fabrice, qui pourtant ne souhaitait plus ouvrir mais qui n'a pas d'amis ce jour là, se joint à nous au dernier moment. Etant donné les chaleurs annoncées, je pense immédiatement à la face nord de Riguelo où il fait souvent froid et où une fissure n'est pas encore ouverte entre la voie "divine surprise" qui part très à gauche en haut et la vieille voie de mixte libre/artif qui part très à droite en haut.

Seul souci, Fabien a un repas à 20h00 et on a un peu de route. On part donc un peu plus tôt et je ferai tout en tête pour aller plus vite. La voie se déroulera sans problèmes dans des fissures sympas, sauf dans la longueur de 6c (où 6a et 1 pas d'A0) qui est en mur prisu où je finirai pas trouver un passage dans lequel on grimpe sur de superbes cailloux incrustés (que malheureusement je n'ai pas pris en photo).

Fabien se débrouillera super bien en bon montagnard qu'il est. Une bonne partie de la journée, la conversation tournera autour des critères qui font qu'une voie peut être considérée comme majeure et sur le fait que, finalement, si ce mot là est pris stricto-sensu, il y a très peu de voies majeures dans les Pyrénées. Au sommet, on décide que Fabien choisira le nom de la voie et fera le topo (il se débrouille beaucoup mieux que moi pour ça : je sais, c'est pas très dur...). Il propose un nom gentillet qui me convient à moitié car je suis peu adepte du consensus mou.

Hier soir pourtant, il m'envoie un sms en me disant qu'il a fait le topo et changé le nom de la voie. J'ouvre mon mail et apparaît sur mon portable un majeur, bien droit et bien haut. J'éclate de rire tout seul : un nom en forme de doigt d'honneur, ça percute!

Le topo

La voie "divine surprise" suit la fissure au centre et la voie "c'est majeur" suit la fissure de droite

Fabien dans L1; sur la photo, on voit un peu d'herbe mais on ne la touche jamais

Ma pomme en train d'ouvrir L2 et Fabien qui préfère regarder la bouffe (photo de Fabrice)

Toujours ma gueule dans L4 (photo de Fabrice)

Fabien sort du 6c

J'en termine avec la voie (photo de Fabrice)

Fabrice dans les 5m, plus délicats de la sortie