dimanche 21 février 2010

Vallée de Trigonier-cascade de jujanenca

Aujourd'hui , nous sommes partis de la vallée de Trigonier que je ne connaissais pas. Robert, qui ne sait plus quoi inventer pour figurer dans les pages "fait-divers" des blogs consacrés à la montagne, avait aujourd'hui oublié son baudrier. Après avoir envisagé de faire un baudrier sur sangles, un coup de fil au guide de bielsa nous dépannera de ce mauvais pas. Si vous avez besoin d'un guide dans le coin, n'hésitez pas à faire appel à lui, il est très sympa. La météo annonçant de la neige en espagne et après ce qu'il était déjà tombé, nous cherchions une cascade à l'abri des avalanches : La jujanenca était toute trouvée, malgré le cigare tentant de vicky dick, qui devait se faire ce jour mais qui se situe dans un couloir d'avalanche.

La cascade, certes facile, est très jolie : elle se situe dans un super cadre, entourée de sapins.

La cascade, en partie sous la neige



La seconde longueur, sympa en allant au plus raide

Gavarnie-Dry tooling aux espuguettes

Samedi avec Mickael, le cirque paraissait chargé et les cascades étaient blanches de neige. Depuis de nombreuses années, les grimpeurs de la vallée nous parlaient, avec passion parfois,du site de dry des espuguettes. L'occasion était donc belle de voir ce qu'était le dry tooling par rapport au mixte que nous pratiquons habituellement en goulottes. Au final, nous avons trouvé ça assez moyen : A part les quelques lignes faciles, le reste nous semble être des blocages pour gros biceps avec des poses de piolets qui paraissent finalement peu techniques, au moins sur les lignes que nous avons vus. L'avantage, c'est que ça pète vite : l'équivalent d'une bonne séance de pan avec des glaçons à la fin.


Le cirque ce jour,









jeudi 18 février 2010

gavarnie-Barre des crs et buts en série

Mardi, Robert m'appelle. Izas est en bonnes conditions et il est chaud pour y aller. Comme Mickael et moi sommes des buteurs nés, nous refusons bien évidemment sa proposition. Faire peu de route pour aller grimper de belles cascades n'a pour nous aucun intérêt : nous préférons risquer un énorme but avec 5h de route à la clé. Arrivés à gavarnie, il pleut : tout commence donc bien. 3 cafés plus tard, nous ne sommes toujours pas d'accord : je suis chaud pour le site de dry des espugues mais la majorité opte pour la barre des crs. Bernard s'étant joint à nous, nous faisons 2 cordées : Robert et moi formerons l'équipe des sans-épaules tandis que Mickael et Bernard intègreront tout naturellement l'équipe des bucherons. Bien évidemment, les cascades étant visibles durant la marche d'approche, nous arrivons à nous perdre (où nous égarer selon la sémantique de certains...) : la journée s'annonce donc sous les meilleurs auspices (ou Hospices pour Robert compte tenu de son grand age) d'autant plus qu'il pleut de plus en plus. Enfin arrivés sur place, nous nous répartissons dans les 2 seules lignes grimpables en tête. Une fois en haut, Mickael et Bernard décident de faire des moulinettes sur les stalactites pendant à droite. Avec Robert, nous pourrions faire pareil mais cela serait trop simple, surtout pour une journée si bien commencée. Nous redescendons donc au village pour aller grimper le cigare de la stratem qui avait l'air d'avoir fière allure ce matin en arrivant à gavarnie. Une fois au pied, c'est une toute autre histoire : le bas me parait trop fin pour y grimper en tête. Nous partons donc vers les cascades face au chaos de coumely mais la pluie les a bien entamées. Comme le temps file (plus vite que nous), nous commençons à installer une moulinette sur un bout de glaçon qui pend : le temps de l'installation, la moitié du glaçon est déjà partie. Il est donc temps de revenir au bar retrouver nos collègues pour se faire chambrer. Comme nous sommes bien énervés, nous ne raterons pas la partie "convivialité" et 2 bières plus tard le moral reviendra. Il nous reste à reprendre la ( longue...) route vers chez nous. Dix heures de pérégrinations pour 30m d'escalade (soit 3m à l'heure), qui dit mieux? Personne, même pas les escargots, mais ne dit-on pas que la bière est bien meilleure à gavarnie?


Notre seule longueur de la journée...

samedi 13 février 2010

Heas-Ephémère beauté de l'invisible

En alpinisme, je trouve qu'il y a des jours où vous avez la baraka,où tout vous réussi et d'autres où la journée commence à partir en sucette. Il faut souvent écouter ces premiers signes car ce sont ces journées qui sont les plus dangereuses, car l'énervement commence à vous faire faire des bêtises. Hier, samedi, fût une de ces journées.

Vendredi, devant le risque 4 d'avalanches, nous décidons (avec raison à mon avis) de remettre à plus tard l'ascension d'une ligne de 1000m au pic de bern vers Aragnouet que Mickael avait déjà gravi il y a plusieurs années avec un copain. Nous voulons également repérer si "substance ordinaire de fin de siècle", cascade mythique de la vallée de gavarnie ne serait pas en conditions avec cette vague de froid. Nous décidons donc de partir au dessus de gèdre grimper vers le chaos de coumely. Mais la cascade que nous choisissons coule beaucoup une fois sur place et parait moins intéressante que nous le pensions. Ce premier but nous a fait prendre beaucoup de retard et nous nous rabattons de façon assez tardive vers le secteur d'Heas où nous gravirons "éphémère beauté de l'invisible" (ou "myrtille" car je ne sais pas exactement où sont situées l'une et l'autre de ces 2 cascades). Au pied du premier ressaut, nous nous rendons compte que celui-ci parait en fait assez fragile sur le bas mais qu'il semble quand même assez solide sur son extrème gauche. Mickael attaque la longueur, mais, sûrement énervé par le premier but du jour, décide d'aller chatouiller l'énorme méduse centrale,pourtant visiblement fragile, au lieu de tirer le plus à gauche possible. La sanction est immédiate : elle s'arrache, faisant partir plusieurs centaines de kilos de glace, mais Mickael reste heureusement pendu sur ses piolets, arrive à se rétablir et à terminer la longueur. Une fois au dessus, nous décidons de continuer mais nous prendrons cette fois le second ressaut au plus facile (et solide) car la montagne nous a rappelée qu'il ne fallait pas trop la provoquer. Nous sortirons par le haut et feront le tour par le lac d'Estaube afin de repérer de plus près "substance ordinaire de fin de siècle" : bien nous en prendra car elle ne semble pas encore suffisamment formée (pour nous du moins) alors qu'elle ne nous semblait pas si mal à la jumelle vue du pont de souarrouy, nous évitant ainsi un énorme but dans les prochains jours : ça ne sera probablement pas pour cette année encore en ce qui nous concerne. Je laisse néanmoins les photos de la cascade sur le site au cas où il y aurait des candidats.

Au final, la journée se sera finalement bien terminée mais avec le désagréable sentiment d'avoir pris un avertissement sans frais. Nos pratiques ne sont pas sans risques et, même si des années de pratique sans incidents majeurs occultent parfois le danger, il convient de bien avoir en tête qu'il faut tout faire pour essayer d'éviter ceux-ci au maximum.

P.S.:Renseignements pris, il semblerait qu'on ait fait en réalité myrtille.

La première cascade face au chaos de coumely où nous avons fait demi-tour




Le départ d'ephemere beauté de l'invisible (ou myrtille : je ne sais pas laquelle c'est)



Le premier ressaut, vu depuis R1




Mickael, au moment d'attaquer



Plus haut, après avoir fait partir la méduse centrale (on voit la ligne de cassure en dessous)



Le second ressaut d'ephemere : nous passerons cette fois au plus facile à gauche



"Substance ordinaire de fin de siècle"



La même sans le zoom

mercredi 10 février 2010

Bielsa nord-El carnaval et Princesa

Mardi soir, en rentrant du travail, j'apprends que je dois rentrer tôt mercredi soir pour des obligations familiales. Nous avions échafaudé plusieurs projets glace ou goulotte qui tombent tous à l'eau. J'appelle immédiatement Mickael qui est le seul grimpeur que je connaisse suffisamment motivé pour se lever très tôt et nous décidons de partir vers bielsa nord où le peu d'approche permet un retour rapide. Nous avons repéré la semaine dernière que la ligne "el carnaval" ( la seule grande voie intéressante de bielsa nord à mon sens) est en conditions. Le voyage sera en effet sympathique avec une belle colonne en milieu de cascade ainsi qu'une fin pas si facile lorsque l'on prend au plus raide. Au retour, comme il nous reste encore du temps, nous décidons d'aller gravir en dry tooling, la ligne "princesa" qui offre une superbe photo en première page du topo sur bielsa : nous y découvrirons que les piolets, ça tient vraiment mieux sur la glace que sur le rocher fuyant. Après de nombreux ancrages aléatoires et quelques séchages, nous arriverons finalement au relais avec de superbes bouteilles dans les avant-bras. En gros, y'a du boulot pour devenir des alpinistes branchés faisant des démos de dry sur mur d'escalade lors d'un prochain festival de glace.


El carnaval



Mickael au départ de la cascade




La colonne en milieu de cascade



Mickael à la sortie de la colonne




Pendant la descente



Princesa qui a perdu pas mal de glace après notre passage...

dimanche 7 février 2010

Ordizeto-las bordas et cascade de droite

Quelques coups de fil vendredi nous déconseillant d'aller dans la vallée de gavarnie alliés à un manque total d'imagination devant les conditions nous font nous rabattre sur le vallon d'ordizeto, proche de bielsa, que nous ne connaissons pas (nous avons vu grâce à internet que des cascades sont formées dans le secteur).
Comme nous sommes un tantinet (voire beaucoup) paranos, nous décidons de partir tôt pour être les premiers car nous sommes persuadés que d'autres que nous auront eu la même idée (en fait, nous serons seuls ce jour). Le résultat est que le bar de saint lary où nous avons nos habitudes est fermée, ce qui nous empêche de se faire payer le café par nos nouveaux amis, les pisteurs de saint Lary. Nous nous rabattons, sereins, sur le bar de la station service de parzan. Le visage déconfi de Robert lorsque nous nous rendrons compte que le bar est également fermé compensera largement le manque de café.
Nous partirons donc le ventre vide vers le vallon où nous gravirons la classique cascade de las bordas ainsi que sa voisine nouvellement ouverte. J'en profiterai pour apprendre à Robert le très technique noeud de bouche : il lui aura donc fallu attendre 55 ans et 3 huit milles pour connaître ce noeud, indispensable pour tout pyrénéiste qui se respecte.
Nous nous rattraperons largement du manque de bar au retour.
Bon, je vais maintenant skier avec ma fille, ce qui va me changer des quarantenaires et plus, tous plus incontinents les uns que les autres, que j'ai l'habitude de fréquenter en montagne.



La cascade de las bordas




L1 de las bordas




L4




Mickael et Robert en fin de L3




La seconde cascade




Mickael dans la seconde cascade

mercredi 3 février 2010

ski-vallée d'ossau-pic de sesenite

Comme il a beaucoup neigé dans le coin le week end dernier, nous décidons de profiter de la bonne neige en ski avant le redoux qui se profile. Cependant, une telle quantité de neige ne permet pas d'aller partout et j'en ai ma claque d'aller, dès qu'il y a des gros risques d'avalanches, aux ultra-classiques barlagne ou pic de lasnères. De plus, nous devons partir tard et rentrer tôt. Un petit tour sur internet (sur le site de la timuzapata) me donne l'idée d'aller vers le port de castet où nous ne sommes allés qu'une fois (lors d'une belle et recommandable traversée en ski depuis Gourette). Après un gros forcing, j'arrive à imposer mon choix et nous partirons vers le pic de sesenite. Robert aura beau seriner toute la montée qu'il préfère la vallée d'aspe à celle d'ossau (sûrement parce qu'elle est plus près du pays basque), nous ne regretterons pas la balade au terme d'une belle descente.



A la sortie de la chaussette




Malgré leurs cartes vermeil, les 2 vieux ont toujours le moral




Mertxe qui franchit les barbelés pour monter au sommet



Le paysage avec le sesque en face

lundi 1 février 2010

boï-Islandis-roques negres-Polaris

Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, il y a des coins (souvent lointains) qui vous paraissent maudits. Vous y allez plusieurs fois et vous revenez à chaque fois avec un but magistral, comme si le sort s'acharnait sur vous. Boï faisait pour moi jusqu'à présent parti de ces lieux malfaisants où vous revenez sans cesse, comme envouté, et où vous rentrez la q...e basse et la tête entre les jambes (A moins que ce ne soit l'inverse...). Après un premier voyage, il y a de nombreuses années avec Robert déjà où nous avions gravi Antartic en conditions moyennes et où nous avions bifurqué à droite vers banquisa au pied de la colonne d'Islandis, je suis revenu à de nombreuses reprises mais chaque fois un but différent m'attendait : Une fois, nous n'étions même pas partis pour un problème de voiture; certaines fois, nous arrivions au pied et ne trouvions pas de glace; l'an dernier, il y avait de la glace mais un superbe risque 4 dans la vallée qui nous avait fait opté pour le rocher. Ce week end, le temps est pourri chez nous et j'ai 2 jours de libre. La dépression rentre de nord-ouest, ce qui nous rend optimistes par rapport à Cavallers qui ne devrait pas trop prendre. J'appelle Robert et rendez vous est pris pour vendredi soir tard à Pau. Le week end se présente sous les meilleures augures mais Robert m'appelle vendredi midi en me disant qu'il est malade : qu'à cela ne tienne, je n'ai pas encore pris de but maladie dans le secteur!. Il m'annonce tout de même qu'il viendra si son état n'empire pas. Le vendredi soir, il est au rendez vous, ce qui est bon signe mais il semble habillé comme s'il partait au sommet de l'everest. Habitué à le voir "s'écouter", je n'y prête pas trop garde. Nous dormons à pont de suert et mettons le réveil bien tard : Le matin, aucun des deux n'est décidé à se presser : nous prenons 4 cafés au bar et partons sous de grosses rafales : nous sommes très tard au pied d'Islandis mais les bonnes conditions feront que nous redescendrons suffisamment tôt pour aller tenter Polaris. Il se met à neiger mais, remonté comme une pendule, j'attaque la première longueur à la nuit tombante sous les coulées en essayant de motiver Robert. Nous descendrons depuis R1 après que Robert se soit pris une méga coulée en grimpant. Vu ce qu'il neige, nous ne sommes pas optimistes pour le lendemain : aussi, nous enquillons bières et vino tinto jusqu'à plus soif. Le lendemain, le réveil n'est évidemment pas matinal mais, surprise, il fait beau. une heure plus tard et 4 cafés dans le cornet, nous démarrons enfin : Robert veut aller voir la cascade de Bonanza car, comme nous pensons qu'il a neigé toute la nuit, il veut être à l'abri des avalanches. Nous partons tout de même vers boï car je pense y avoir oublié mon topo hier soir. Surprise, il y a peu de neige mais des nuages noirs subsistent vers le barrage. Puisque nous sommes là, autant aller voir vers le secteur roques negres où vers la cascade husky qui offre une belle photo en couverture du topo (j'ai gravi pas mal de voies parce qu'une photo, ou tout simplement le nom, m'inspirait). Robert n'avance plus car sa maladie a pris le dessus (Virus:1-Robert:0). Nous partons donc au plus près vers une cascade sur la gauche du secteur Roques negres (Le bas de yukom al rom ne m'inspire pas car très fin mais nous verrons une cordée s'y engager). Le temps que nous la gravissions, le temps s'ouvre et un magnifique ciel bleu apparait. Je fulmine et les neurones de mon cerveau sont en train de bouillir, un peu comme dans une cocotte-minute sauf que j'ai pas le bouchon pour évacuer la pression. Je propose malgré tout à Robert (qui est sec comme une trique) d'essayer de monter jusqu'au barrage : celui-ci, voyant mon état de décomposition, accepte pour me faire plaisir. Au bout d'une heure d'une marche digne d'un accompagnateur montagne amenant un groupe du troisième age dans Kakoueta (c'est à dire cherchant à faire durer le temps de marche au maximum pour arriver à tenir 2h (afin d'être payé la demi-journée)), nous arrivons enfin au pied de polaris. Le ciel est toujours bleu et la cascade est au soleil : nous ne regretterons pas le voyage sur cette cascade, certes courte (3 longueurs), qui est pour moi une des plus belles des Pyrénées.Robert se refera finalement la cerise, ce qui lui évitera de se faire traiter de gonzesse (Je ne pourrai même plus dire qu'il s'écoute trop). Un fois au bar, il me fera même une grande leçon sur le mental (ça serait soi-disant grâce à ça qu'il est monté sur plusieurs huit milles et non grâce à la xingar amoureusement préparée par sa maman) : Robert, le mental si tu l'avais vraiment, t'aurais chauffé les mecs encagoulés de la policia nacional quand on s'est fait contrôler au retour à Vielha!!!




Le final d'Islandis avec une cordée dedans




Robert dans l'avant dernière longueur



La dernière longueur d'Islandis



Robert à la sortie de la colonne finale d'Islandis



L1 de polaris (en bas, on passe à gauche sur la glace le dos collé au rocher)




La fin de polaris



Le début de L3 de polaris