Lorsque Philippe m'a appelé pour me proposer d'aller ouvrir une nouvelle voie équipée à l'aiguille Dibona, j'avoue d'abord avoir été sceptique. La dernière fois que j'avais grimpé sur cette aiguille, c'était vers la fin des années 90 et il y avait déjà beaucoup, beaucoup de voies existantes. Pourtant Philippe m'assurait que nous ne gênerions pas les voies en place et, connaissant son œil aiguisé pour les nouvelles lignes, je décide de lui faire confiance (Il est vrai aussi qu'ouvrir une voie sur cette aiguille mythique se refuse difficilement). Rendez vous est donc pris pour ce mois de juillet. Arrivé sur place, Philippe me montre la ligne et effectivement, il y a encore de la place sur ce granite magnifique (je pense en fait que la plupart des ouvreurs se sont fait la même réflexion qu moi en se disant qu'il n'y avait plus de place pour ouvrir sans vraiment regarder en détail la paroi).
On s'attaque donc à l'ouverture et on avancera assez vite au début car les longueurs ne sont en fait pas trop dures et en rocher excellent (heureusement car se poser sur des crochets pour percer dans le granite s’avérera en fait bien problématique). Un orage avec le grésil, puis les abeilles pas loin du sommet (qui s'apparente à un joli paratonnerre) viendra un peu calmer nos ardeurs. On descendra plus ou moins en catastrophe en fixant la corde et on ira faire une pause dans la vallée, à la Bérarde (histoire aussi de voir la finale de la coupe du monde de foot). On remontera ensuite finir l'ouverture et nettoyer les quelques blocs posés, ce qui s’avérera de loin le plus compliqué et délicat (un jour, on a même réussi à envoyer un bloc jusqu'au chemin 100m sous le refuge,le bloc passant entre le refuge et les tentes...).
Après avoir regrimpé la voie, je pense que celle-ci deviendra très probablement classique, un peu plus difficile que sa voisine "visite obligatoire" mais aussi jolie à mon sens. Et puis ouvrir une voie de 14 longueurs à la Dibona (la plus longue de la face comme aime à le dire Philippe) restera très certainement une expérience unique pour moi. Je pense sincèrement qu'on ne gène pas du tout les voies existantes car on a éloigné les spits chaque fois qu'on s'approchait ou qu'on croisait une voie (c'était souvent au niveau des relais, donc non génant). Philippe avait embarqué un reliquat de spits de 12mm qu'on a décidé de mettre aux relais (ce qui était bien chiant car il fallait changer de mèche et de clef chaque fois)
Merci beaucoup aussi à Marielle pour l'accueil, le gite et le couvert!!!
Les photos sont un mixte entre l'ouverture et la répétition
Le joli topo de Philippe
L'aiguille Dibona pendant l'approche
L1
L2 à l'ouverture
L3, à l'ouverture
L4
L5, toujours lors de l'ouverture
L6, la plus dure
Le même au même endroit lors de la répétition
L9
L11
L12
L13, Philippe sort sur l'arête
L14, ouverture d'une variante facile sur l'arête juste à gauche de la fin de "visite obligatoire" pour désengorger l'arête (et c'est pas du luxe)
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