En alpinisme, je trouve qu'il y a des jours où vous avez la baraka,où tout vous réussi et d'autres où la journée commence à partir en sucette. Il faut souvent écouter ces premiers signes car ce sont ces journées qui sont les plus dangereuses, car l'énervement commence à vous faire faire des bêtises. Hier, samedi, fût une de ces journées.
Vendredi, devant le risque 4 d'avalanches, nous décidons (avec raison à mon avis) de remettre à plus tard l'ascension d'une ligne de 1000m au pic de bern vers Aragnouet que Mickael avait déjà gravi il y a plusieurs années avec un copain. Nous voulons également repérer si "substance ordinaire de fin de siècle", cascade mythique de la vallée de gavarnie ne serait pas en conditions avec cette vague de froid. Nous décidons donc de partir au dessus de gèdre grimper vers le chaos de coumely. Mais la cascade que nous choisissons coule beaucoup une fois sur place et parait moins intéressante que nous le pensions. Ce premier but nous a fait prendre beaucoup de retard et nous nous rabattons de façon assez tardive vers le secteur d'Heas où nous gravirons "éphémère beauté de l'invisible" (ou "myrtille" car je ne sais pas exactement où sont situées l'une et l'autre de ces 2 cascades). Au pied du premier ressaut, nous nous rendons compte que celui-ci parait en fait assez fragile sur le bas mais qu'il semble quand même assez solide sur son extrème gauche. Mickael attaque la longueur, mais, sûrement énervé par le premier but du jour, décide d'aller chatouiller l'énorme méduse centrale,pourtant visiblement fragile, au lieu de tirer le plus à gauche possible. La sanction est immédiate : elle s'arrache, faisant partir plusieurs centaines de kilos de glace, mais Mickael reste heureusement pendu sur ses piolets, arrive à se rétablir et à terminer la longueur. Une fois au dessus, nous décidons de continuer mais nous prendrons cette fois le second ressaut au plus facile (et solide) car la montagne nous a rappelée qu'il ne fallait pas trop la provoquer. Nous sortirons par le haut et feront le tour par le lac d'Estaube afin de repérer de plus près "substance ordinaire de fin de siècle" : bien nous en prendra car elle ne semble pas encore suffisamment formée (pour nous du moins) alors qu'elle ne nous semblait pas si mal à la jumelle vue du pont de souarrouy, nous évitant ainsi un énorme but dans les prochains jours : ça ne sera probablement pas pour cette année encore en ce qui nous concerne. Je laisse néanmoins les photos de la cascade sur le site au cas où il y aurait des candidats.
Au final, la journée se sera finalement bien terminée mais avec le désagréable sentiment d'avoir pris un avertissement sans frais. Nos pratiques ne sont pas sans risques et, même si des années de pratique sans incidents majeurs occultent parfois le danger, il convient de bien avoir en tête qu'il faut tout faire pour essayer d'éviter ceux-ci au maximum.
P.S.:Renseignements pris, il semblerait qu'on ait fait en réalité myrtille.
La première cascade face au chaos de coumely où nous avons fait demi-tour
Le départ d'ephemere beauté de l'invisible (ou myrtille : je ne sais pas laquelle c'est)
Le premier ressaut, vu depuis R1
Mickael, au moment d'attaquer
Plus haut, après avoir fait partir la méduse centrale (on voit la ligne de cassure en dessous)
Le second ressaut d'ephemere : nous passerons cette fois au plus facile à gauche
"Substance ordinaire de fin de siècle"
La même sans le zoom
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