lundi 1 février 2010

boï-Islandis-roques negres-Polaris

Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, il y a des coins (souvent lointains) qui vous paraissent maudits. Vous y allez plusieurs fois et vous revenez à chaque fois avec un but magistral, comme si le sort s'acharnait sur vous. Boï faisait pour moi jusqu'à présent parti de ces lieux malfaisants où vous revenez sans cesse, comme envouté, et où vous rentrez la q...e basse et la tête entre les jambes (A moins que ce ne soit l'inverse...). Après un premier voyage, il y a de nombreuses années avec Robert déjà où nous avions gravi Antartic en conditions moyennes et où nous avions bifurqué à droite vers banquisa au pied de la colonne d'Islandis, je suis revenu à de nombreuses reprises mais chaque fois un but différent m'attendait : Une fois, nous n'étions même pas partis pour un problème de voiture; certaines fois, nous arrivions au pied et ne trouvions pas de glace; l'an dernier, il y avait de la glace mais un superbe risque 4 dans la vallée qui nous avait fait opté pour le rocher. Ce week end, le temps est pourri chez nous et j'ai 2 jours de libre. La dépression rentre de nord-ouest, ce qui nous rend optimistes par rapport à Cavallers qui ne devrait pas trop prendre. J'appelle Robert et rendez vous est pris pour vendredi soir tard à Pau. Le week end se présente sous les meilleures augures mais Robert m'appelle vendredi midi en me disant qu'il est malade : qu'à cela ne tienne, je n'ai pas encore pris de but maladie dans le secteur!. Il m'annonce tout de même qu'il viendra si son état n'empire pas. Le vendredi soir, il est au rendez vous, ce qui est bon signe mais il semble habillé comme s'il partait au sommet de l'everest. Habitué à le voir "s'écouter", je n'y prête pas trop garde. Nous dormons à pont de suert et mettons le réveil bien tard : Le matin, aucun des deux n'est décidé à se presser : nous prenons 4 cafés au bar et partons sous de grosses rafales : nous sommes très tard au pied d'Islandis mais les bonnes conditions feront que nous redescendrons suffisamment tôt pour aller tenter Polaris. Il se met à neiger mais, remonté comme une pendule, j'attaque la première longueur à la nuit tombante sous les coulées en essayant de motiver Robert. Nous descendrons depuis R1 après que Robert se soit pris une méga coulée en grimpant. Vu ce qu'il neige, nous ne sommes pas optimistes pour le lendemain : aussi, nous enquillons bières et vino tinto jusqu'à plus soif. Le lendemain, le réveil n'est évidemment pas matinal mais, surprise, il fait beau. une heure plus tard et 4 cafés dans le cornet, nous démarrons enfin : Robert veut aller voir la cascade de Bonanza car, comme nous pensons qu'il a neigé toute la nuit, il veut être à l'abri des avalanches. Nous partons tout de même vers boï car je pense y avoir oublié mon topo hier soir. Surprise, il y a peu de neige mais des nuages noirs subsistent vers le barrage. Puisque nous sommes là, autant aller voir vers le secteur roques negres où vers la cascade husky qui offre une belle photo en couverture du topo (j'ai gravi pas mal de voies parce qu'une photo, ou tout simplement le nom, m'inspirait). Robert n'avance plus car sa maladie a pris le dessus (Virus:1-Robert:0). Nous partons donc au plus près vers une cascade sur la gauche du secteur Roques negres (Le bas de yukom al rom ne m'inspire pas car très fin mais nous verrons une cordée s'y engager). Le temps que nous la gravissions, le temps s'ouvre et un magnifique ciel bleu apparait. Je fulmine et les neurones de mon cerveau sont en train de bouillir, un peu comme dans une cocotte-minute sauf que j'ai pas le bouchon pour évacuer la pression. Je propose malgré tout à Robert (qui est sec comme une trique) d'essayer de monter jusqu'au barrage : celui-ci, voyant mon état de décomposition, accepte pour me faire plaisir. Au bout d'une heure d'une marche digne d'un accompagnateur montagne amenant un groupe du troisième age dans Kakoueta (c'est à dire cherchant à faire durer le temps de marche au maximum pour arriver à tenir 2h (afin d'être payé la demi-journée)), nous arrivons enfin au pied de polaris. Le ciel est toujours bleu et la cascade est au soleil : nous ne regretterons pas le voyage sur cette cascade, certes courte (3 longueurs), qui est pour moi une des plus belles des Pyrénées.Robert se refera finalement la cerise, ce qui lui évitera de se faire traiter de gonzesse (Je ne pourrai même plus dire qu'il s'écoute trop). Un fois au bar, il me fera même une grande leçon sur le mental (ça serait soi-disant grâce à ça qu'il est monté sur plusieurs huit milles et non grâce à la xingar amoureusement préparée par sa maman) : Robert, le mental si tu l'avais vraiment, t'aurais chauffé les mecs encagoulés de la policia nacional quand on s'est fait contrôler au retour à Vielha!!!




Le final d'Islandis avec une cordée dedans




Robert dans l'avant dernière longueur



La dernière longueur d'Islandis



Robert à la sortie de la colonne finale d'Islandis



L1 de polaris (en bas, on passe à gauche sur la glace le dos collé au rocher)




La fin de polaris



Le début de L3 de polaris

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